A vélo, portez un casque ! Tout proche du drame.Le mystère reste entier.
Le récit de la chute à vélo de Fabrice, le 26 juillet 2019, avec le mystère qui l'entoure.
Amis sportifs,
Puis je ne sais plus ce qui s'est passé !
Mais il y a d'autres bizarreries :
Le matin du 26 juillet, c’est un vendredi, je vais en voiture jusqu'au pied du Tourmalet, dont je fais l'ascension à vélo. A la descente, la route est mouillée, je suis dans le brouillard. Bref, le danger est évident, j'ai les mains serrées sur les freins. Puis je monte un petit col, sur une petite route, un chemin vicinal (CV) plus exactement. Pas une seule voiture mais des ânes, vaches et chevaux dans les alpages. Au début de la descente, au premier virage, je m'arrête pour mettre mon coupe-vent puis repars.
Je me souviens que la descente est facile et peu pentue, la route est sèche et en bon état. C'est la dernière descente de la semaine, riche en cols routiers. Je me relaxe.
Puis je ne sais plus ce qui s'est passé !
Ce serait normal parait-il : ma perte de mémoire serait proportionnelle à la durée de la perte de connaissance.
Car 2 virages plus loin, je me "réveille" dans l'herbe. Je me demande d'abord où je suis, ce que je fais. Je me lève. J'ai mal à l'épaule, mais je peux bouger le bras. J'ai saigné sur le coté droit de la tête, le sang a séché. Je me souviens que je fais du vélo, mais je ne sais pas où je dois aller. Je sors mon téléphone de la poche ; il y a la trace du parcours dessus. Je me rappelle que je suis dans la descente et que la voiture est "là", au point de départ, sur l'écran. Je me rappelle qu'il ne reste que de la descente.
Je retrouve mon vélo sur le bas coté, dans l'herbe aussi. Bizarre, la roue avant est séparée du vélo. Je n'en déduis rien sur le moment, je remets la roue. Le reste du vélo à l'air de fonctionner. Je remonte sur le vélo et repars doucement. Le guidon tire à droite, il doit y avoir quelque chose de tordu. Je m’arrête pour vérifier que les roues sont bien fixées. Au passage je constate que mon chrono est arrêté ; je le relance, machinalement. Pendant les quelques km de descente, je reprends mes esprits, je me souviens du parcours, du Tourmalet, de la voiture à Ste Marie de Campan, de l'appartement à Arreau de l'autre coté du col d'Aspin.
Arrivé à la voiture, 2 personnes près de leur camping-car viennent me voir. On m'apporte une compresse pour soigner ma tête. Ça va, je sens que je peux me gérer moi-même, ce qui a posteriori n'était pas sérieux. Je mets le vélo sur le porte vélo. J'enlève, difficilement, mon coupe vent, mon maillot de vélo et mon maillot de corps, tous les trois déchirés à l'épaule droite. J'enfile un tee- shirt sec. Je bois à la bouteille que j'avais laissé dans la voiture, mange quelques noisettes.
Puis je pars en voiture, je sais que j'ai 30 minutes de route, sans doute plus car je roule plus doucement qu'à l'aller. J'appelle Marie. Ma voix tremblante ne la trompe pas ; j'ai beau lui dire que ce n'est pas grave, elle tient à ce que je reste en ligne. Elle a raison.
J'arrive à Arreau. Pas d'hésitation, cette fois Marie. prend le volant et m'emmène aux urgences à Lannemezan. Je suis tout de suite pris en charge. J'ai beau arriver debout en marchant, ils m'obligent à m'allonger, et me pose une perfusion (au cas où). Premiers soins externes. Pendant l'attente, je consulte mon téléphone ; sur Garmin, je constate un arrêt d'environ 10 minutes et une vitesse de 30-35 km/h avant la chute. J'ai dû tombé vers 11h du matin. Je parle avec le médecin, il constate que je suis cohérent (je ne délire pas) et nous concluons à une perte de connaissance de 5 minutes environ. Radios haut du dos, épaule, tête. Au bilan rien de cassé ! Il me fait 8 points de suture au visage surtout sur le haut de la joue droite, et 2 points sur l'épaule. Je reste allongé en observation jusqu'à 18h, c'est à dire environ 7-8 h après la chute.
Je repars avec un gros pansement sur l'épaule, mais pas d'arrêt de travail (!) et même la possibilité de voyager dans 10 jours (!!).... voyage d’affaires en Inde, que j'annulerai. De retour à la voiture, j'inspecte le casque, ce que je n'avais pas encore fait. Il est enfoncé à droite et fendu à l'intérieur. Ça fait froid dans le dos d'imaginer si je n'avais pas eu le casque. Enfin, je n'y pense pas trop, car il faut s'organiser pour le retour à Lyon le lendemain et évidemment, je suis interdit de conduite pendant 48 heures.
De retour à Lyon, j'ai un peu de temps pour analyser ce qui s'est passé. J'étudie le Garmin mais aussi Strava que j'avais lancé sur mon téléphone (pour que Marie sache où je suis, au cas où !!). Contrairement à la montre, Strava ne s'est pas arrêté, et je constate un arrêt de .... 24 minutes. Soit une perte de connaissance de 20 minutes ! Ce qui explique pourquoi j'ai mis autant de temps à retrouver mes esprits et aussi la relative longue perte de souvenirs d'avant la chute.
Mais il y a d'autres bizarreries :
- sur Garmin et Strava, la chute a lieu à la même heure, 10h33. Ça c'est normal.
- le chrono sur la montre est arrêté 8min30 après la chute. Pourquoi ne s'est-il pas arrêté tout de suite, ou pourquoi s'est-il arrêté ? Qui l'a arrêté ?
- je me souviens que la roue avant était séparée de la fourche, hors elle est très difficile à enlever même sans serrer l'axe. Pour moi, elle n'a pas pu être éjectée lors de la chute. Qui l'a enlevée ? Enfin il n’est complètement impossible qu’elle se soit délogée de la fourche car celle-ci est endommagée au niveau de l’axe.
- sur le GPS de Strava, j'ai l'impression que j'ai été déplacé de 2 metres, vers l'amont, mais cela peut être la précision du GPS. Garmin, montre aussi un petit retour en arrière. Durant le déplacement, le chrono a pu être arrêté involontairement
- a posteriori, je réalise que le vélo et la roue étaient posés juste sur le bas coté, bien alignés dans le sens de la route. Bizarre, comme si quelqu'un les avait posé ainsi.
- enfin, je n'ai aucune contusion, ni sur les bras, ni sur les jambes ! Je suis donc tombé en arrière; je ne me suis pas protégé avec le bras. J'imagine l'épaule tapant d'abord, puis la tête, et le reste du corps passant par dessus pour terminer dans l'herbe. Si j'avais buté sur un obstacle comme un nid de poule, je serais tombé en avant, j'aurais tapé le guidon, et glisser sur un côté.
Je vois plusieurs scénarios expliquant ces bizarreries : soit une voiture me heurte par l'arrière,que je n'ai pas entendu arriver à cause du bruit du coupe vent => perte de connaissance avant de tomber et je tombe en arrière ; soit j'ai laché le guidon pour me relaxer le dos et j'ai perdu connaissance a ce moment là (ceci est plus inquiétant) - mais au vu du profil de vitesse et de la pente, j’étais en train de freiner, donc les mains sur le guidon ; soit j’ai perdu l’équilibre et de voyant la chute je me serais évanoui de peur. Je ne pense pas avoir perdu connaissance au moment de cogner le sol, car je me serais protégé avec le bras auparavant.
Dans tous les cas, je suis aussi convaincu, à défaut d'avoir été déplacé, que mon vélo a été manipulé / bougé après la chute. Pourquoi ? Pour le mettre dans une voiture avec moi et m'emmener aux urgences (je ne sais pas si il y avait du réseau à cet endroit là) ?
Enfin, je ne saurai jamais ! J'ai bien appelé la gendarmerie au cas où, mais rien sur la main courante.
L'essentiel dans tout cela est que je portais mon casque, et que grace à lui, je m'en sors bien.
Merci de m'avoir lu. J'avais surtout besoin de l'écrire pour me libérer l'esprit et tourner la page.
Cette semaine je me suis débarrassé du vélo (donné à un bricoleur), hier j’ai couru et ai racheté un casque et aujourd’hui, 15 jours après la chute, j’ai fais une petite sortie de vélo, avec mon vrai vélo de route. La page est tournée.
Après toutes ses émotions, à bientôt à tous. Fabrice
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